VISITER LE KOYASAN: SÉJOUR EN TEMPLE, ZEN ET FORÊT DE CÈDRE

Pour moi, voyager au Japon, c’est souvent synonyme de « rush »: en effet, il y a tellement de choses à faire et à voir que je suis souvent tentée de caser un tas d’activités et de visites dans mon planning, me retrouvant ainsi parfois à parcourir des kilomètres à pied, en train ou en bus d’une ville à l’autre, à speeder pour ne pas manquer mon rdv chez la manucure ou mon cours de cuisine, et à rentrer super tard le soir pour redémarrer tôt le lendemain. Ouais j’avoue, être mon compagnon de voyage, ce n’est pas de tout repos! #pardonmonchéri

Du coup, quand j’ai entendu parler du Koyasan, ce complexe monastique bouddhiste située sur le Mont Koya, réputé pour ses temples, son atmosphère et ses activités basées sur le zen, la spiritualité et la méditation, je me suis dit que ce serait le lieu idéal pour me faire expérimenter le Japon autrement. Et l’expérience m’a donné raison!

Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le Koyasan, situé non loin de Kyoto et Osaka dans la région du Kansai, est un site sacré pour les bouddhistes. Il a été établi en 816 par un moine bouddhiste, Kobo Daishi Kukai, qui souhaitait créer un espace où les moines pourraient pratiquer loin de toute distraction.

De nos jours, le Koyasan est surtout visité par des touristes souhaitant avoir un aperçu de ce qu’est la vie de moine en logeant en temple (shukubo) et par des pélerins bouddhistes.

SE RENDRE AU KOYASAN

Pour avoir réellement GALÉRÉ à me rendre seule de Kyoto au Koyasan en utilisant les transports en communs, je vous recommanderai sincèrement d’utiliser une voiture de location, si vous en avez la possibilité. Mais je sais que ce n’est pas simple pour tout le monde, moi la première, j’ai voyagé une bonne dizaine de fois au Japon et je n’ai jamais osé y conduire!

Donc si vous partez de Kyoto, il vous faudra faire de nombreux changements de transport. Vous devrez d’abord prendre le train jusqu’à la gare JR Osaka, puis la JR Loop Line (10 minutes) jusqu’à la gare Shin-Imamiya. De là, vous prenez la ligne Nankai Koya (93 minutes) jusqu’à la gare Gokurakubashi. Puis, il vous faudra prendre le téléphérique (5 minutes) jusqu’à la gare Koyasan, et enfin le bus Nankai Rinkan (10 minutes) jusqu’au « centre »du Koyasan, là où se trouvent la plupart des temples, restaurants et magasins. C’est le trajet que j’ai fait, et j’avoue que non seulement ça m’a paru interminable, mais en plus, c’était vraiment galère de trimballer toute seule ma grosse valise et mon sac à dos de train en train. Arrivée au téléphérique, je n’en pouvais juste plus du tout!

Si vous partez d’Osaka, ce sera un peu plus court vu que vous ferez le même trajet, mais en démarrant de la gare JR Osaka.

Le téléphérique qui vous amène à la gare Koyasan (avant-dernier transport avant d’arriver à l’hébergement, ouffff!)

Astuce: si vous comptez visiter plusieurs villes lors de votre séjour au Japon, n’hésitez pas à vous procurer un Japan Rail Pass pour les transports, ça vous fera réellement économiser pas mal d’argent, car les dépenses pour les tickets de train peuvent TRÈS RAPIDEMENT chiffrer! Vous pouvez acheter votre JR Pass en ligne en cliquant ici.

CHOSES À FAIRE AU KOYASAN

  • Shukubo, le séjour en temple parmi les moines:

Clairement, il s’agit là de l’expérience incontournable au Koyasan selon moi. Parmi la cinquantaine de temples proposant un hébergement aux visiteurs, j’ai choisi de séjourner au temple Sekisho-in. Il est évident qu’on entre pas dans ce genre d’hébergement comme dans n’importe quel hôtel, un minimum de calme et de respect sont nécessaires, je pense.

À l’accueil, on m’a remis un petit bracelet souvenir (qui permet probablement aux moines d’identifier leurs hôtes), puis un moine m’a conduite à ma chambre, meublée dans un style très épuré et traditionnel, avec les tatami, le lit futon, la table basse en bois, les portes coulissantes en papier washi et une vue merveilleuse sur un bassin à carpe. J’avoue que ça m’a beaucoup émue, je me sentais tellement privilégiée de pouvoir séjourner dans un lieu aussi sacré.

La vue idéale pour apprécier une bonne tasse de matcha

Au niveau des repas servis, il s’agit de menus exclusivement végétariens, servis à heure fixe. Je ne suis pas végétarienne, mais j’ai apprécié l’expérience car je me dis que ce genre de repas est forcément plus bénéfique pour ma santé que toutes les fritures, les repas riches et les yakiniku dont j’ai tendance à abuser quand je suis au Japon. Au programme donc, légumes, tofu, soupe et encore des légumes. Les repas sont servis pile à l’heure annoncée, donc mieux vaut être ponctuel pour éviter de manger froid!

Le repas est pris par terre sur le tatami, comme l’exige la tradition. Un peu douloureux pour les jambes au début, mais on s’y fait!
Moi qui ai l’habitude de prendre mes repas devant la télé quand je suis seule, autant vous dire que là, sans distraction, j’ai eu tout le loisir de me concentrer sur les aliments et de me perdre dans mes pensées!
Le petit déjeuner, avec sur la gauche les paroles qui seront récitées par les moines durant la prière matinale, qui dure environ 30 minutes.

La prière matinale a lieu à 7h00, et les invités sont libres d’y participer ou pas. Pour ma part, je n’allais pas manquer ça, et même si je ne suis pas bouddhiste, en tant qu’agnostique, c’est un moment qui m’a beaucoup impressionnée et que j’ai énomément apprécié. Les prières récitées non-stop par les moines à voix haute sonnaient comme des incantations magiques et je ne saurais vraiment décrire l’impression que ça m’a fait tellement c’était hors du commun. Je pense que c’est tout simplement un moment à vivre pour se faire sa propre idée!

  • Visiter le temple Okunoin et son cimetière dans la forêt:
La forêt d’Okunoin, tout droit sortie du film d’animation « Kubo et l’armure magique »

Situé au nord de Koyasan, le temple Okunoin abrite le mausolée de Kobo Daishi Kukai, le fondateur de Koyasan. La légende raconte qu’il repose toujours dans le mausolée dans un état de méditation perpétuelle. Il est possible de se rendre au temple en bus, mais je pense que ce serait passer à côté de la plus belle partie d’Okunoin. En effet, en s’y rendant à pied depuis le centre de Koyasan, on traverse une majestueuse forêt de cèdres qui abrite le plus grand cimetière du Japon, avec de magnifiques mémoriaux et stèles.

J’avoue que le concept de « visiter » un cimetière peut sonner assez glauque, mais en réalité, c’est un lieu magnifique, et il n’est pas considéré comme irrespectueux d’y passer, à partir du moment où l’on s’y comporte avec tout le respect dû aux défunts. Le matin, on peut même y croiser des processions de moines qui se rendent au mausolée.

Procession de moines en route pour le temple

Les photos sont autorisées jusqu’au pont Gobyo no Hashi. Au-delà, elles sont formellement interdites car le lieu est sacré, et il est de rigueur de s’incliner les mains jointes pour invoquer Kukai avant de la franchir. 

  • Visite au complexe Danjo Garan:

Comme on peut s’en douter, en matière de temples à visiter au Koyasan, il y a largement de quoi faire. Pour ma part, j’ai visité le Kongobu-ji et le complexe Danjo Garan. Ce dernier est un incontournable de Koyasan, car en effet, il s’agit du complexe central du Mont Koya et du lieu où Kobo Daishi fonda le centre monastique. Il est notamment reconnaissable à sa gigantesque pagode rouge.

La grande pagode Konpon Daito
Petit polaroïd souvenir devant l’une des entrées du Danjo-Garan
Entrée du temple Kongobu-ji

Petite anecdote: vous voyez le cèdre entouré d’une barrière rouge ci-dessous? Je ne connais pas son histoire, mais apparemment il doit avoir une signification particulière pour les moines, car d’une part, comme on peut le voir, il est protégé, et d’autre part, lorsque je suis passée à côté, un moine ramassait des petites brindilles tombées de cet arbre et les a offertes à 2 dames japonaises et moi-même. Les 2 dames avaient l’air ravies, et comme je ne comprenais pas le sens de ce geste, le moine m’a dit « Chiawase », qui signifie en gros « bonheur », donc je suppose que c’est une sorte de porte-bonheur? En tout cas, je l’ai gardée précieusement! Quand quelqu’un m’offre spontanément du « chiawase », hors de question de refuser! 🙂

  • Méditation Ajikan au temple Ekoin:

Expérience idéale pour finir la journée en mode zen et faire le vide après une journée de marche et de visites, je vous recommande fortement la séance de méditation Ajikan au temple Ekoin. Même pour une débutante comme moi dans ce domaine, c’était accessible et très agréable. On y prend notamment le temps de se concentrer sur sa respiration, chose que l’on fait rarement au quotidien et qui peut paraître très anodine, mais qui fait beaucoup de bien au corps comme à l’esprit.

  • Ramener la petite mascotte du Koyasan en souvenir:

OK, le shopping n’est peut-être pas l’activité idéale quand on vient en quête de spiritualité , mais bon, regardez-moi cette mascotte, elle est pas trop kawaii? Perso j’ai craqué pour un petit porte-clé de Koya-kun, le petit moine mascotte de Koyasan , que vous pourrez trouver décliné sous plein de formes (serviettes, statuettes, magnets, etc). Les mascottes au Japon, c’est une INSTITUTION, on les croise de partout, et moi j’adore me prêter au jeu! 🙂

QUE MANGER AU KOYASAN

Comme je l’ai dit plus haut, en séjournant dans un temple, vos repas du matin et du soir seront inclus, et il s’agira de menus végétariens principalement à base de légumes, tofu et bouillons. Mais voici deux petits délices que j’ai pu goûter en dehors de mon hébergement, et que je vous recommande pour votre repas du midi ou pour le goûter:

  • Glace au sésame: une grosse tuerie! Sa couleur noire ne m’inspirait pas trop confiance a priori, et au final, c’était excellent! J’ai acheté celle-ci chez le glacier en face du Shukubo Rengein. À tester absolument!
  • Katsudon des Ikeda: Il se pourrait que j’ai fait un léger écart dans le régime végétarien lors d’un déjeuner! #sorrynotsorry. Mais ça en valait vraiment le coup, car ce katsudon (bol de riz chaud surmonté d’une tranche de porc d’abord panée, puis cuite avec un œuf battu) que j’ai dégusté chez les Ikeda était juste oishii (=délicieux) et hyper réconfortant après mon périple entre Kyoto et Koyasan. Je vous mets une photo de la devanture de leur resto pour que vous puissiez les trouver, mais j’avoue que ça ne sera pas simple à localiser sur Google maps, sorry!

(NB: pour faciliter les choses (lol), le nom Ikeda n’est pas écrit sur leur devanture, mais c’était écrit sur leurs emballages de baguettes, donc j’ai décidé de nommer ainsi le couple de personnes âgées qui m’a servi ce jour là. Ouais je sais, un peu flou comme explication, mais quand on mange dans des coins perdus, ça arrive, haha!)

Voilà qui vient conclure cet article sur le Koyasan, j’espère qu’il vous a plu et que les frontières japonaises ouvriront bientôt afin qu’on puisse à nouveau profiter de la magie de lieux aussi uniques que celui-ci. Et si en attendant, vous souhaitez poursuivre votre voyage virtuel au Kansai avec moi, je vous invite à jeter un coup d’oeil à ma VIDÉO: 12 CHOSES À FAIRE AU KANSAI ou à mes articles sur Kobe, Osaka et Nara.

Mata ne!

6 commentaires sur “VISITER LE KOYASAN: SÉJOUR EN TEMPLE, ZEN ET FORÊT DE CÈDRE

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